vendredi 29 juin 2012

Orchideus !


Comme peut être les trois quarts des personnes nées dans les années 90, j’ai grandi avec ce petit brun aux yeux verts et cheveux ébouriffés, j’ai nommé Harry Potter. Je dirais même que c’est le premier livre que j’ai lu (bon, sans les images hein ! Parce que sinon, c’est Béa Bébé Abeille), avant même le phénomène de société qu’il est devenu (true hipster inside). Véritable phénomène de génération, je fais parti de ceux qui allaient aux restaurants asiatiques pour le simple plaisir de crier « Experliarmus » avec ma baguette (en plastoc, blanche et avec des inscriptions mystiques à la base pour le coup).

Poudlard

Je fais aussi parti de ceux qui se sont sentis trahis lorsqu’ils n’ont pas reçu leur lettre pour Beauxbâtons, à l’heure où sonnaient leurs 11 ans (de toute manière, depuis ce jour, Mme Maxime et moi sommes en froid complet).
Avec le temps, j'ai réussi à canalyser mes pouvoirs magiques (tout à fait, je suis un grand sorcier qui s'ignore, croyez en mon expérience), et à tisser de nouveaux liens avec cette série qui elle aussi a bien grandi. Ainsi, à l'image des méchantes des contes de fées, des portraits olfactifs sont venus de manière plus ou moins évidente au fil des lectures.

Rogue
Severus Rogue, la véritable clef de voûte de la saga et l’antihéros éternel, est puissamment olfactif, ne serait ce que par son titre de Maître des Potions. Personnage le plus complexe et le plus travaillé de la série, Rogue insuffle la beauté et les contrastes de toute une épopée. Olfactivement, Rogue ne peut être qu’un classique, un floral aldéhydé, tant c’est de lui que découle toute l’identité des sept romans. Mais, comment dire… un classique convulsif, torturé, renfermé et explosif. Aussi lumineux que son Patronus, et aussi sombre  que le rêche de sa robe de sorcier. Un classique dans lequel Rogue aurait déversé tous ses philtres et ingrédients les plus corrosifs (comprendre : un peu de Bézoard, de vésicule biliaire de Boutefeu Chinois et une goutte de Veritaserum). Les aldéhydes ont raclé le fer de son chaudron, le cœur floral respire l’espoir, qui a fui vaincu vers le ciel noir, et le fond animal respire l’amour et la déchirure.
Vous l’auriez deviné, Severus Rogue est le M/Mink de Poudlard, arpentant les couloirs des cachots et en constante délibération sur son identité. Chef d’œuvre de complexité et de torture, Rogue comme M/Mink n’attendent que le moment où ils pourront montrer la finalité de leur potion.


McGonagall
"Ah oui, tu aimes ça toi ?"
Minerva McGonagall est professeur de métamorphose et sous-directrice de Poudlard. Elle aime les motifs écossais et apprécie la danse de salon. Elle peut certes se transformer en chat et métamorphoser ce qui lui chante, elle préfère rester camper sur ses valeurs enracinées. Le personnage transfère ainsi sa rigueur et son intransigeance vers le bout de sa baguette, donnant vie aux objets comme aux matières. A l’image de sa stature inébranlable, McGonagall est le Chêne de la maison Gryffondor. De l’âtre brûlant aux écrins de whiskys écossais qu’elle apprécie tant et jusqu’au parquet patiné par le temps, tous les éléments de la maison rouge et or respirent sa patte.
Parfois distants, austères et religieux, Chêne, parfum de Serge Lutens, comme McGonagall protègent tous les deux des valeurs qui leurs sont propres, et dont l’intransigeance permet la stabilité et la défense d’un monde bien particulier.


Bellatrix Lestrange
L’évocation de la belle et cruelle Bellatrix Lestrange fait frémir le moindre sorcier. Dans son habit de cuir délabré par sa folie, Bellatrix fait régner un silence pesant autour d'elle, mêlé de crainte et de soumission. Célèbre pour son goût pour la torture, et le "charmant" usage qu'elle fait de ses pouvoirs, sa simple présence impose respect et frémissement. Longtemps enfermée puis devenue folle à lier, on ne peut que l'imaginer dans une pièce de pierres froides et humides.
Bandit est l'équivalent en parfum de la sorcière. Proclamé "parfum ta gueule" pour sa majesté et sa force olfactive, Bandit impose un silence par ses notes froides et cuirées, dont la tête verte et cinglante fait écho aux maléfices mortels dont abusent Bellatrix. Un parfum de femme toujours aussi ambigu, créé par la grande Germaine Cellier, et dont l'aura ne saura jamais éviter quelques tremblements.


Hedwige, à gauche
Petite star oubliée au fur et à mesure, elle fait pourtant parti des symboles de la saga. Hedwige, la chouette d'un blanc immaculé est le lien constant entre le héros est le monde de la magie, et ce à n'importe quel moment. Chaque apparition de la chouette dans les livres annonce des moments de calme, de quiétude, une sorte de réconfort digne d'un havre de paix. Ainsi, lorsque Harry est seul les soirs d'été enfermé dans sa chambre, dans une atmosphère à la limite du cloisonnement, Hedwige correspond aux seuls instants de liberté et de soulagement dont peut rarement jouir le petit sorcier. En écho à son éclat inaltéré, mais aussi à sa douceur et au réconfort qu'elle apporte, Hedwige se rapproche olfactivement du dernier né Olfactive Studio, Lumière Blanche : un parfum de composition construit autour d'un accord lait, très épicé froid au début, évocant presque la neige, et finissant dans un bois chaud, rond et enveloppant.